[PC] Contre mauvaise fortune, bonne affaire« V'là quelque chose qu'on voit pas tous les jours », marmonna Louann Wilkins en contemplant le trou de ver bajoran sur l'écran. « Ça ressemble un peu à une tornade. Plutôt joli, cela dit. »
« Vous dites ça maintenant, mais attendez de voir en sortir des milliers de vaisseaux remplis de gens qui veulent votre peau », rétorqua Quark en souriant à l'humaine aux traits anguleux qui se tenait, les yeux écarquillés, à la station scientifique. « Quand ça arrive, le paysage perd un peu de son attrait, je vous le garantis. » Le Ferengi prit place à la station d'ingénierie, actuellement vide, et son regard se porta sur un autre détail à l'écran : un cargo bajoran qui pénétrait dans le trou de ver à vitesse d'impulsion.
« Là. Voilà notre leurre », déclara Quark au Na'kuhl à la barre du
Coldstar en montrant l'image du doigt. « Suivez-les à l'intérieur, doucement, et nous éviterons les capteurs d'occultation de la Fédération autour du trou de ver. Au pire, on passera pour une trace résiduelle sur leurs radars. »
« Je connais mon boulot,
chef », répondit le pilote du vaisseau orion. « Synchronisation de notre vitesse avec la cible, talonnement dans trois... deux... » Le
Coldstar frémit brièvement à son entrée dans le trou de ver, juste derrière le cargo qu'il suivait comme une ombre. « A-t-on déclenché des capteurs, Louann ? » demanda-t-il en ajustant légèrement la course du vaisseau.
« Aucun, capitaine, répondit-elle. Le plan de Monsieur Quark a marché comme sur des roulettes ! »
«
Monsieur Quark est dans
mon fauteuil », geignit Onna, ingénieur ferengi et premier officier du
Coldstar, alors qu'elle pénétrait sur la passerelle. Un Klingon grand comme une montagne la suivait en silence, mais ses muscles en disaient long. « Et à moins qu'il veuille se faire plier en quatre par Kor, il va en sortir, et tout de suite. »
« N'êtes-vous pas un peu trop habillée ? » dit Quark en grimaçant face à l'audace de la Ferengie.
« Selon les standards de Ferenginar, certainement », répondit Onna avec dédain. « Et vous, ne manquez-vous pas un peu de lobes ? »
« Ça suffit, déclara Varh depuis la barre. Laissez ma femme faire son travail, Quark. Prenez le fauteuil central, si ça vous chante. Ce n'est pas comme si j'en avais besoin pour le moment. »
Quark toisa Onna en s'asseyant sur le siège qui dominait la passerelle. « Le fauteuil du capitaine ? Je vais me gêner, tiens. Certains d'entre vous feriez bien de se rappeler qui paie les factures de ce petit voyage, après tout. » S'il remarqua le geste obscène qu'Onna esquissa dans sa direction, il n'en fit rien.
« Eh bien, ça va vraiment être du gâteau, cette affaire », commenta Wilkins en ricanant. « Vous pensez qu'on rencontrera les Prophètes au passage, capitaine ? »
« Je l'espère, répondit Varh avec amusement. Je ne serais pas contre une petite prophétie, surtout si elle concerne les numéros gagnants du loto. »
***
« Y a-t-il quelque chose que vous auriez oublié de mentionner, Quark ? » Varh avait les yeux rivés sur le spectacle qui s'étalait sur l'écran principal. Des dizaines de vaisseaux extraterrestres grouillaient à travers l'espace tout autour de la destination du
Coldstar : la planète Karemma. « Vous savez, du genre, le fait qu'il y a un gigantesque champ de bataille dans le coin ? »
Quark, bouche bée comme le reste de l'équipage du vaisseau orion, observait avec étonnement les dispositifs de défense karemmans aux prises avec une nuée de vaisseaux d'attaque aliens. « Je vous jure, je n'en avais aucune idée. Garak n'avait rien dit à ce sujet ! »
« L'occultation tient le coup... Ils nous ont pas détectés, capitaine », déclara Wilkins en vérifiant les relevés des capteurs. « Pas encore, en tout cas. »
« Génial, ironisa Varh. Quelqu'un a une idée d'où sortent ces vaisseaux ? Personne ? »
Kor fit une brève série de gestes en direction de Wilkins. « Eh bien, oui, Kor », répondit-elle en fronçant les sourcils, perplexe. On sait bien que ce sont des "étrangers", mais
d'où, exactement ? »
« On les appelle des Hur'qs, » déclara Quark alors que le Klingon grognait face aux images de l'écran principal. « Ils ont détruit Deep Space Nine il n'y a pas si longtemps... Vous avez peut-être remarqué les débris, près du trou de ver ? »
« Je croyais que c'était les Tzenkethis... » L'inquiétude montait dans la voix d'Onna.
« C'était le cas, au début », répondit Quark d'une voix sinistre. « Et puis les Hur'qs ont débarqué pour jeter du sel sur les plaies. Ça tournait à la catastrophe, avant que le Dominion ne vienne à la rescousse. »
« Le Dominion ? À la
rescousse ? »
« J'y croyais pas non plus, dit Quark, les sourcils froncés. Et d'ailleurs, en parlant du Dominion... »
« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda Wilkins du ton hésitant de celle qui s'attend à des mauvaises nouvelles.
« Ils ne sont pas là », répondit Quark, l'air sombre. « Karemma est une planète de la plus haute importance pour le Dominion... C'est là qu'est fabriquée la majorité de leur armement. Ce système devrait grouiller de Jem'Hadars, pas de Hur'qs. Ça ne sent pas bon. Pas bon du tout. »
« C'est un euphémisme », intervint Varh depuis le cockpit. « Qu'allons-nous faire avec tout ça, Quark ? »
« Tenons-nous-en au plan, pour l'instant, répondit le marchant ferengi. Allons nous mettre à portée de communication... espérons que notre contact est toujours prêt à négocier. »
« Et en vie », marmonna Onna.
« Oui, ça aussi », répondit Quark.
***
« Merci de m'accompagner », déclara Quark à l'intention des deux hommes qui s'étaient téléportés à ses côtés. « Quelque chose me dit que cet endroit risque d'être plus animé que d'habitude. » Varh acquiesça d'un signe de tête ; et les lèvres de son chef de sécurité klingon se retroussèrent sur un sourire carnassier. « La prime de danger que vous avez mise en jeu n'y était pas pour rien », dit Varh en regardant autour de lui. Lorsqu'une explosion retentit au loin, il dégaina son arme de poing, un phaseur de la Fédération de type 2 d'époque, soit les années 2260.
« Où avez-vous dégotté cette relique ? » s'exclama Quark avec étonnement. « La dernière fois que j'ai vu un phaseur aussi vieux, c'était dans un programme d'holosuite ! »
« Et pourtant, il émet une lumière bleue et ma cible disparaît », grogna Varh en marchant vers l'entrée de la caverne à proximité. « Ma femme aussi pense que c'est une relique, jusqu'à ce que cette fameuse relique lui sauve la vie. »
« C'est une Ferengie, elle sait reconnaître la valeur des choses au premier coup d'œil », répondit Quark avec un sourire en coin. « Vous savez quoi, j'ajouterai un petit phaseur de
ce siècle-ci à votre prime quand on retournera à la station. Appelez-ça une prime de performance. »
« Faisons d'abord en sorte de rentrer à la station avant de commencer à parler de bonus, marmonna Varh. Et surtout, où sont ces Karemmans que nous étions censés rencontrer ? »
« Bonne question, commenta Quark. Ce sont les coordonnées qu'ils nous ont indiquées... mais pas de Karemman en vue. Je n'aime pas ça. »
Varh hocha la tête, puis se tourna précipitamment en entendant un bruit sourd émaner du canyon à proximité. « On dirait qu'on a de la compagnie. »
« Ouais, vous avez raison... Je les entends aussi. » Quark grimaça en dégainant son propre phaseur et se déplaça légèrement pour se cacher derrière Kor, qui pointait un fusil à disrupteur automatique très menaçant et presque aussi gros qu'un Ferengi.
Au moins, le gros balourd a une arme digne de ce nom, pensa-t-il alors que les bruits de pas se rapprochaient.
« À couvert ! » lança Varh à ses alliés en s'accroupissant derrière la pile de rochers la plus proche. Il grimaça lorsque l'immense Klingon vient le rejoindre, suivi par un Quark particulièrement nerveux.
« Quoi, vous pouviez pas vous trouver votre propre cachette ? » Quark répondit par la négative, pendant que Kor jetait un œil par-delà les rochers, puis se retournait pour échanger quelques signes avec Varh.
« Qu'est-ce qu'il a avec ses mains, murmura Quark à l'adresse de Varh, il a trop la bougeotte pour tirer ? »
« C'est la langue des signes klingonne, siffla Varh en guise de réponse. Il est muet, au cas où vous n’auriez toujours pas remarqué. »
« Et qu'est-ce qu'il a dit ? »
« Aujourd'hui est un bon jour pour mourir. »
« Attendez, d'habitude les Klingons disent ça quand - »
L'air s'emplit de cliquettement et de piaillements aigus alors qu'une créature insectoïde à six pattes s'extirpa du canyon devant eux. Plusieurs la suivirent... et d'autres... et encore.
« Des Hurq's ! houspilla Quark. Restez pas plantés là, tirez ! »
Varh leva les yeux au ciel, avant de mettre une cible en joue avec son phaseur. Kor étira les lèvres en un sourire à faire frémir un Klingon, avant de faire pleuvoir une déferlante émeraude en direction de l'essaim ennemi. En plein cœur du chaos, un gémissement suraigu fit sonner leurs oreilles.
C'était Quark.
***
« Joli travail », dit la jeune soldate karemmane en adressant un clin d'œil à Varh. « Et tout ça avec un phaseur de vieux ? Je suis encore plus impressionnée ! »
« Merci », dit Varh avec un haussement d'épaules. « Mais c'est lui qui a fait tout le boulot. » Kor répondit à son capitaine par un bref signe, mais la fille fut plus rapide.
« Ah, de la langue des signes ! Un peu différente de la nôtre, par contre... Il a dit quoi ? »
« Que c'était un bon jour pour mourir », traduisit Varh avec un sourire narquois. « Pour eux. »
« Ça, c'est sûr ! Hé, le petit gars bien habillé avec les grandes oreilles, il va bien ?
« Il survivra... il risque d'avoir un peu mal à la gorge, cela dit. »
« Pourquoi ça ? »
« Il a passé toute la durée du combat à hurler. »
Kor émit une série de reniflements nerveux que Varh identifia comme sa version d'un rire. Quark, de son côté, s'assit près d'une pile de rochers, et il avait l'air sur le point de vomir. Encore.
« Bon, ils sont prêts à nous recevoir dans les cavernes », dit la Karemmane en tapotant son oreillette. « Lequel d'entre vous est le Ferengi, d'ailleurs ? »
Varh et Kor eurent un sourire en coin, tout en pointant simultanément Quark du doigt.
« Ok, tu viens avec moi, grandes-oreilles ! » déclara la fille avec entrain. « Hm, juste toi. Pas de gardes du corps. Par ordre du Ministre, désolée. »
Varh haussa les épaules en guise de réponse, pendant que Quark se relevait pour suivre péniblement son hôtesse vers l'entrée de la caverne. « Tout ira bien, marmonna-t-il en passant. Gardez l'œil sur les comms et préparez-vous à partir dès que possible. »
« Comme si c'était fait, chef », dit Varh en esquissant un salut terrien décontracté appris auprès de Wilkins. « Bonne chance. »
« Après tout ça, frissonna Quark, je prendrai toute la chance qu'on pourra me donner. »
Paul Reed
Content Writer
Star Trek Online
Source :
[PC] Contre mauvaise fortune, bonne affaire