[PC] Frères de sang

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D'un coup vif de son Bat’leth, le commandant Rek’Vada acheva le dernier drone borg. Il l'observa, convulsant dans quelques centimètres d'eau et se prit à sourire à pleines dents. Ces créatures qui avaient tellement effrayé les humains n'étaient pas si terribles. Un simple coup de lame les terrassait comme n'importe quel autre ennemi.

« Vous vous amusez bien ? », lança le capitaine humain à l'autre bout de la pièce. Quel était son nom, déjà ? Quelque chose de résolument simpliste, comme tous les noms humains. Carter, se souvint-il. Ils avaient été présentés brièvement à l'entrée de l'Arène, mais Rek’Vada avait à peine prêté attention à son nom. S'il était vrai que l'Alliance avait beaucoup apporté à l'Empire klingon, cela ne signifiait pas pour autant qu'il devait aimer se battre aux côtés d'un homme qu'il aurait volontiers décapité il y a de cela quelques années à peine.

« Ces jeux virtuels ne font ni chaud ni froid, répondit Rek’Vada. Sans véritable danger, il n'y a pas de véritable test possible. »

« Je n'en suis pas si sûr. » Carter retroussa la manche de son uniforme de Starfleet rouge. Une brûlure sévère faisait une cloque sur son avant-bras. Il retira un tricordeur médical et commença à le passer sur la blessure.

Rek’Vada éclata de rire. « Peut-être est-il temps, capitaine, d'apprendre enfin à esquiver. »

Carter leva les yeux de sa blessure et les écarquilla. « Je suis d'accord, dit-il, à terre ! »

Rek’Vada eut à peine le temps de réagir que le capitaine de la Fédération dégaina son phaseur et tira dans sa direction. Il se retourna et vit le Fek’lhri qui était derrière lui tituber et s'effondrer. Il laissa rapidement sa place à deux nouveaux. La manche suivante avait commencé.


C'est l'exploration qui avait motivé le capitaine Ian Carter à rejoindre Starfleet. Élevé au nord de l'état de New York, il avait toujours rêvé d'ailleurs, de voir de nouveaux mondes. Si l'on peut dire que son souhait s'était réalisé, il lui semblait que depuis le premier jour de son affectation, il n'avait cessé de se battre toujours plus. Sa première bataille fut contre les Klingons, mais ce furent les Iconiens qui changèrent la donne. Il était passé d'un garçon naïf n'ayant pas la moindre notion sur le commandement d'un vaisseau spatial à un vétéran de guerre endurci.

Ou, du moins, le pensait-il.

En observant le commandant Rek’Vada dans ses œuvres, il se rendit compte qu'il n'avait pas non plus la moindre notion sur le combat. Il n'avait jamais combattu aux côtés d'un Klingon auparavant, et encore moins d'un Klingon qui se battait au Bat’leth au lieu d'utiliser un disrupteur. Ce vieux guerrier coriace avait découpé au moins vingt de ces... choses... tandis que Carter se mettait à couvert et tirait méthodiquement.

Ils s'étaient abrités sous l'un des escaliers centraux, la respiration lourde. Rek’Vada était couvert de petites coupures profondes causées par les griffes de ces choses démoniaques.

« Tenez, dit Carter en tendant son tricordeur. Laissez-moi vous aider. »

Rek’Vada se retira brusquement, avec un bruit qui ressemblait à un feulement. « Pas de temps pour cela, humain. Cela guérira. Concentrez-vous sur le combat qui nous attend. »

« C'est Carter, au fait », dit-il. Il s'était déjà présenté au Klingon. Il jouait simplement les têtus.

« Je m'en f... », le Klingon s'interrompit au milieu de sa phrase, comme s'il avait senti quelque chose d'étrange. Sa main telle un étau agrippa l'épaule de Carter.

Le vieux a perdu la tête, pensa ce dernier. Il allait dégainer son phaseur lorsque soudain Rek’Vada le tira vigoureusement de sous les escaliers, le renvoyant dans l'eau.

L'instant suivant, l'endroit où ils se tenaient fut frappé par les rayons énergétiques les plus puissants que Carter avait jamais vus. Il leva les yeux vers son compagnon. Rek’Vada riait.

« Il semblerait que cet endroit a encore des surprises en réserve ! », dit-il en donnant une tape sur l'épaule de Carter. Ouvrez l'œil, humain ! »

Les corps mécaniques parfaits de Tholiens sortirent furtivement de leur couverture. La bataille avait recommencé de plus belle.


« Et de trente pour moi ! », rugit Rek’Vada dans le vacarme métallique.

« On ne compte pas les points ! », cria Carter en réponse, alors qu'il tirait avec son phaseur sur une immense créature semblable à une araignée, se tenant devant lui.

« Vous dites ça, dit le Klingon en coupant en deux un autre Tholien, uniquement parce que je gagne ! »

« Trente-deux ! », hurla Carter en réponse.

Rek’Vada éclata de rire.


« Je vous demande pardon. » Il semblait sincèrement contrit. C'était étrange à voir, venant de quelqu'un qui venait à peine de scinder en deux une araignée cristalline géante.

« Ce n'est pas grave, je vous dis. » Carter resserra le bandage autour de son bras, faisant de son mieux pour étancher l'hémorragie.

« Si j'avais su que vous étiez derrière moi... », commença Rek’Vada.

« Non, non, je n'avais rien à faire là. C'était instinctif. Je comprends. »

« Je comprendrais parfaitement si vous souhaitiez invoquer votre droit à la vengeance. » Rek’Vada regardait Carter sans ciller. Était-il... sérieux ? Est-ce vraiment comme cela que le droit à la vengeance fonctionnait ? Carter allait-il devoir se battre contre ce Klingon au beau milieu de l'arène ?

Ils n'eurent pas le temps de tergiverser. Les Breens attaquaient.


« Rapprochez vos mains du feu », disait Carter. Rek’Vada leva les yeux au ciel. Il n'avait pas besoin qu'un hur’iq lui dise quoi faire. Ils se tenaient autour des restes d'un piège de feu, retirant la glace que les Breens avaient utilisée comme arme.

« Sérieusement, continua Carter, ça ne vous brûlera pas tant que vous ne le toucherez pas. Vous pouvez vous rapprocher. Vous risquez d'attraper des engelures. »

« Je n'ai pas besoin de leçon sur ce que je risque, humain. » Rek’Vada marmonna dans sa barbe.

Carter pencha la tête vers son nouveau compagnon. « Vous... voulez attraper des engelures ? »

« Bjjatlh ‘e’ ylmev. »

« Je crois que le traducteur universel n'a pas compris », dit Carter en tapotant son combadge.

« C'est peut-être mieux comme ça. Rek’Vada s'assit, le dos contre le mur et approcha du feu ses bottes froides et mouillées. On dirait une accalmie. Peut-être que nous avons vaincu ce programme. »

« À votre place, je n'y compterais pas, dit Carter. D'après ce que j'ai entendu, ce machin continue jusqu'à ce que vous arrêtiez ou que vous soyez vaincu. » Il s'assit à côté du Klingon.

« Eh bien, dit le vieux guerrier, je n'ai pas l'intention de m'arrêter. Et vous, Carter ? »

La réponse de Carter fut complètement couverte par le plus fort rugissement que Rek’Vada avait jamais entendu de toute sa vie. Cela ressemblait à l'explosion d'un réacteur de distorsion. Carter lui fit signe de ne pas bouger et jeta un coup d'œil dans l'angle.

Ce qu'il avait vu semblait profondément l'inquiéter. Il était soudainement devenu tout pâle. « Rek’Vada, dit-il, avez-vous des dinosaures sur Qo’nos ? »

« Des dino-quoi ? Je n'ai jamais entendu parler de ça. »

« C'est peut-être mieux comme ça, dit Carter en serrant plus fort son phaseur. Celui-ci a des missiles. »

Rek’Vada entendit des bruits de pas démesurés qui se rapprochaient. Il s'aida de son Bat’leth comme d'une canne et se leva avec difficulté. « Eh bien, dit-il en tendant le bras vers Carter, une créature grosse comme celle-ci doit bien valoir au moins dix points. »

« Vingt », dit Carter, l'œil brillant.

« Marché conclu. Rek’Vada leva son Bat’leth et s'éloigna du mur. Carter, à côté de lui, régla son phaseur sur la puissance maximum. Carter, savez-vous ce que nous autres Klingons disons dans un moment comme celui-ci ? »

Carter pris une fois grave et sortit les dents de devant, imitant un Klingon de façon étonnement saisissante. « C'est un bon jour pour mourir ? »

« Précisément. » Rek’Vada observa l'homme aux côtés duquel il avait combattu pendant les quatre dernières heures. Envers et contre tout, l'humain n'avait pas abandonné. Il ouvrit la main, reproduisant le geste qu'il avait vu faire par les officiers humains. Carter la serra.

« Peut-être vaut-il mieux, dit Rek’Vada, mourir aux côtés d'un ami. »

Les deux hommes échangèrent un sourire, levèrent leur arme et chargèrent en hurlant.


Mike Fatum
Community Manager
Star Trek


Source : [PC] Frères de sang