[PC] « Des notions du devoir différentes » Journal de bord du vaisseau stellaire Tzenkethi Fearless.
Sous le commandement d'Aarn Tzen-Tarrak. Date stellaire 85479.6Nous sommes arrivés à l'emplacement du système désigné sous le nom de Kzuuln. Le balayage initial effectué par le capteur confirme ce que nos scans à longue-distance nous avaient suggéré plus tôt : la cinquième planète de ce système est couverte de cristaux. Selon la directive 4862 de l'Autarch, j'ai donné l'ordre à notre force de sécurité de préparer le déploiement de l'arme. Kzuuln-5 doit être détruite. « Placement en orbite stabilisé, Amiral. Toutes les passerelles sont prêtes. »
Tzen-Tarrak changea légèrement de position à son pupitre de commandement. Non loin, son officier scientifique, Prult, jeta un œil aux données tactiques, télémétrie, et autres mesures présentes sur l'écran, avant de se racler la gorge.
Je sais que tout semble normal, pensa l'amiral en silence,
mais il a sûrement trouvé quelque chose à redire.Comme pour lui donner raison, l'officier scientifique s'éloigna de ses instruments en direction de la zone de commandement de la passerelle du
Fearless.
Et voilà, pensa Tzen-Tarrak.
« La population indigène de Kzuuln-5 nous transmet à nouveau des signaux », déclara Prult sur un ton mesuré et impassible. « Les signaux contiennent des équations mathématiques simples et basiques, ainsi que de brefs messages dans quatre langues différentes. Le traducteur universel a fait son travail : il s'agit de messages de paix nous souhaitant la bienvenue, ainsi qu'une demande de rencontre officielle.
« Prévisible. Les mathématiques : le langage universel. L'appel à la paix et à la diplomatie est une réponse fréquente face à une civilisation à l'évidente supériorité. Primitifs, mais raisonnables. »
« Devons-nous leur répondre, Amiral ? »
« Dans quel but, Prult ? Les données ont été confirmées : ce monde doit être détruit. Que voulez-vous que je leur dise : de faire leur dernière prière envers leurs dieux ? »
Prult regarda en silence l'officier de commandement pendant un moment avant de répondre. « Nous devrions établir le contact avec eux. Vous pourriez expliquer notre présence, la menace à laquelle nous faisons face, et la façon dont nous avons l'intention de l'éradiquer. Vous pourriez solliciter leur aide dans cette entreprise. Vous pourriez faire preuve de pitié. »
« Hors de question. Les ordres de l'Autarch sont très clairs à ce sujet. Nous avons déjà essayé par le passé, souvenez-vous.
« Oui, mais... »
« Mais rien du tout. Pour Dynaj-4. Nous avons fait preuve de pitié. Et comment avons-nous été remerciés ? Par la tromperie et les mensonges ! Les chefs Dynaji nous ont souri et ont feint l'obéissance tandis que leurs laquais cachaient autant de cristaux que possible. »
« Ils les utilisaient comme leur source principale d'énergie ! Leur culture reposait essentiellement sur ça », répondit Prult, les poings serrés. « Sans cristaux, leur économie se serait effondrée, et leur civilisation aurait sombré dans l'anarchie ! Alors, évidemment ils nous ont menti ! »
« Et c'est pour cette raison que nous leur avons fait payer le prix fort, dit l'amiral. La volonté de l'Autarch ne sera pas remise en question. »
Prult grinça des dents de frustration. « Les Kzuulns, eux, ne dépendent pas de ces cristaux. Ils sont primitifs : l'énergie atomique représente leur technologie la plus avancée. Par les dents de l'Autarch, certains d'entre eux utilisent encore de l'énergie fossile ! Les cristaux ne sont que des
cailloux pour eux, rien de plus ! »
« Mais pas pour nous, Prult. Ni pour l'Autarch. Cela devrait vous suffire pour faire votre devoir, comme il vous l'a été ordonné ! »
« Amiral, nous pourrions effectuer des frappes chirurgicales sur les cristaux grâce à nos équipes de démolition. Nous pourrions faire appel aux Kzuulns pour nous aider dans la tâche. Nous pourrions les épargner ! »
Tzen-Tarrak se détourna de son pupitre pour faire face à Prult directement, une main posée sur la crosse de son arme.
« Il y a beaucoup de chose que nous
pourrions faire, dit-il gravement. « Mais aujourd'hui, il n'y a qu'une seule chose que nous
allons faire, et il s'agit de suivre la doctrine de l'Autarch. Vous êtes relevé de vos fonctions. »
« C'est un devoir condamnable que je laisse derrière moi », dit Prult alors que deux officiers de sécurité s'approchaient de lui. « Il est toujours temps de prendre la bonne décision, Amiral... d'emprunter la voie de la Paix. »
« Il est trop tard pour cela, Prult, répondit l'amiral. Vous méditerez là-dessus dans votre cellule, avant votre procès. »
Prult enrageait tandis que les officiers de sécurité l'escortaient dans les couloirs du
Fearless. Sous peu, l'amiral enverrait ses équipes d'exploration à la surface de Kzuuln-5 pour déployer l'effroyable bombe et annihiler tout être vivant de la planète. Même la forme de vie la plus basique serait éradiquée.
Je ne peux pas laisser faire cela, pensa-t-il en marchant vers la prison.
Si je suis le seul à voir la vérité, alors moi seul peux agir. Qu'il en soit ainsi.
Soudainement, Prult se retourna, frappa le garde à sa droite d'une paire de coups avec l'arrière des poings sur ses principaux centres nerveux. Pendant que son adversaire, paralysé, s'effondrait au sol, l'officier scientifique exécuta une série de coups de pieds rapides à la tête du garde restant. La force de ses coups la projeta avec force contre la cloison, inconsciente. Silencieusement, il soulagea chacun des gardes de leurs armes et couru vers le tube d'accès le plus proche.
L'alarme retentit quelques instants plus tard.
C'était rapide, pensa Prult alors qu'il descendait l'échelle aussi vite que possible. Au moment où il émergea du tube dans un couloir de la passerelle d'ingénierie, un faisceau le frôla à la tête et vint frapper une cloison.
Pas besoin de tricordeur pour savoir qu'il ne s'agit pas d'un tir incapacitant, songea-t-il avec amertume, tout en répondant avec quelques tirs à son tour. Il toucha un jeune Enseigne de plein fouet.
On dirait que l'amiral a décidé d'oublier les formalités et de se passer de procès. Prult s'élança dans le hangar d'armes où était entreposée la bombe à protomatière. Maintenue dans un champ de stabilisation gravitationnel, l'arme de destruction massive lévitait au centre de la pièce devant lui. Il s'approcha de la console située à proximité et modifia les réglages du champ de force, augmentant la gravité au maximum. Il observait en silence, et avec satisfaction, les forces gravitationnelles broyer cet instrument de mort... mais il resta bouche bée en étudiant certains détails des débris de la machine, que son œil avisé ne put s'empêcher de remarquer.
Aucune surcharge de la matrice d'émetteur. Aucune explosion du régulateur de flux. Le silence... À part le bourdonnement d'un téléporteur venant de derrière lui, suivi de la voix de l'amiral Aarn Tzen-Tarrak.
« Ce n'était qu'un leurre, Prult. Vous n'êtes pas le seul officier à bord manquant de convictions pour faire ce qui doit être fait, à obéir à la volonté de l'Autarch et à sauver les Tzenkethis. Je dois avouer cependant, que je n'aurais jamais imaginé que
vous seriez celui qui nous trahirait. »
« Désolé de vous décevoir, Amiral », répondit Prult avec lassitude en se tournant vers l'officier. « S'il y en a d'autres que moi, peut-être que l'un d'entre eux vous ramènera de la voie que vous avez prise. »
« Tout comme vous, nous les trouverons et ils seront traités en conséquence, répondit froidement l'amiral. En attendant, la bombe restera dans un endroit sûr. »
« Vous pensez que la gloire vous attend en suivant ce chemin, siffla Prult avec mépris. Vous n'y trouverez que la folie. »
« Et vous, vous ne trouverez que le néant. Mourrez, au nom de l'Autarch. »
Le faisceau au tetryon de l'arme de l'amiral transperça Prult l'instant d'après. Tandis que l'officier rebelle rendait son dernier souffle, Tzen-Tarrak attrapa son communicateur personnel et l'activa.
« Tzen-Tarrak pour les Opérations tactiques. Rassemblez une équipe d'exploration et préparez l'arme au déploiement. Nous avons perdu assez de temps comme ça. »
Paul Reed
Content Writer
Star Trek Online
Source :
[PC] « Des notions du devoir différentes »