[TOUS] « L’ascension »« Ordinateur. Affichage de la carte galactique, quadrant... Bêta. Délimitation des frontières politiques actuelles. » Alors que la machine calculait, J’Ula regardait le champ d'étoiles qui encadrait la Fédération en bleu, les Romuliens en vert et les Klingons en rouge avec un sentiment de mépris et de colère.
« Pourquoi perdez-vous votre temps sur cette image répugnante, Dame J’Ula ? » dit avec un certain agacement Ketris, son premier officier, en entrant dans ses quartiers. « Pourquoi observer l'état lamentable d'une nation jadis toute-puissante, et désormais envahie par une Fédération boursouflée ? Pourquoi remuer le couteau dans la plaie ? »
« Car la douleur me rappelle mon devoir, répondit J'Ula. Et ce qu'il faut infliger à nos ennemis. » Elle contourna l'écran pour s'approcher de la Terre et pointa la sphère bleue qui flottait sur son bureau du doigt. « Nous avions cette boule d'eau putride et insignifiante dans le creux de la main, Ketris... la Fédération tout entière tremblait face à nous, ou finissait en résidu de cendres sous nos bottes. Mais désormais... »
J’Ula fit un signe dédaigneux de la main en direction de l'image et lâcha un grognement de dégoût. « Ordinateur. Ferme-moi ça. Je ne veux plus voir ce tas de baktag. » Tandis que l'hologramme disparaissait, elle s'avança vers son fidèle officier et se calma. « Au rapport. Qu'avez-vous appris du réseau ? »
« Je vous apporte de bonnes nouvelles, Madame, répondit Ketris, dont le visage balafré arborait un sourire carnassier. La Maison de Mo’kai n'est pas aussi morte que ces menteurs de la Maison de J’mpok voudraient le faire croire à la galaxie. »
« Expliquez-vous. »
« Le Grimoire existe encore. Il est même encore utilisé, mis à jour et entretenu. »
« Le Grimoire », répondit J’Ula en songeant à cette base de données complexe, recelant tous les secrets de la maison de Mo'Kai, dans un vaste réseau insondable. « Seule une sœur de Mo'Kai peut avoir accès au Grimoire. Nous devons la trouver, Ketris, ainsi que toutes les autres de sa lignée. »
« Grâce aux dernières entrées du Grimoire, j'ai pu isoler plusieurs systèmes susceptibles d'abriter ces parents éloignés. »
« Trouvez-les, Ketris. Trouvez-les et amenez-les au Conseil. Rien ne doit empêcher l'ascension de la maison de Mo'Kai. »
« Ce sera fait, Madame. répondit Ketris avec un sourire et un salut militaire. Je vais envoyer une missive, un appel aux armes. Ils viendront se battre sous notre bannière. Ils le doivent. »
« Mo’kai maH. taHjaj ! » lança J’Ula, d'une voix claire et empreinte de fierté. Les lèvres de Ketris s'étirèrent à nouveau quand elle reprit le serment, et J’Ula sourit elle aussi.
Les fières sœurs de Mo'Kai, vivant sous les étoiles, prêtes à marcher vers la gloire, prêtes à consommer une vengeance mûrie depuis longtemps et à affronter quiconque tenterait de les en empêcher.
Et leur matriarche sera là pour leur ouvrir la voie... ***
« Je boirai votre vin de sang, guerrier », dit J'Ula calmement. La garde de son
d’k tahg entra en contact avec l'armure légère d'un Klingon éméché dans un bruit sourd, tandis que la lame s’enfonçait profondément dans ses chairs. « Mais je ne subirai pas votre compagnie un instant de plus. » Elle repoussa l'homme mourant et se mit à essuyer son arme dans un morceau d'étoffe que Ketris lui avait tendu. Elle-même souriait alors qu'elle tenait de son autre main un disrupteur pointé dans la direction des deux gardes du corps de la victime.
« Vous deux devriez partir chercher un nouvel employeur, leur grogna-t-elle. À moins que vous ne désiriez rejoindre l'ancien à Gre’thor. » Les gardes échangèrent un regard, un instant de silence passa, puis ils se retirèrent sans un mot.
« Quels
nuchpu' – et dire que ce sont des Klingons. Pouah ! » Ketris cracha au sol pour exprimer son dégoût. « Les halls de Gre’thor doivent être pleins à craquer ! » répondit J'Ula avec un sourire narquois, tout en remplissant leurs choppes avec le vin de sang du mort. Une serveuse orionne grimaça à la vue du corps, puis lança un regard accusateur aux deux femmes.
« Était-ce
vraiment nécessaire ? laissa-t-elle échapper. Vous venez de tuer l'un de mes meilleurs clients ! »
« Eh bien vous devriez mieux choisir votre clientèle, ma chère. Avec de meilleures manières et ne faisant pas preuve d'autant de... familiarité. Le contact de sa main sur ma personne constituait une offense ; j'ai fait en sorte qu'il la retire. Vous n'êtes pas d'accord ? »
« Si, si, répondit l'Orionne. C'est vrai qu'il pouvait avoir les mains baladeuses. »
« N'est-ce pas ? répondit la matriarche. Heureusement, nous, les Klingonnes, savons comment remédier à ce genre de comportement. »
« Je vois ça. Puis-je vous resservir du vin de sang, mesdames ? »
« Oui. Et apportez-nous votre meilleur, dit-elle en laissant tomber quelques pièces sur son plateau. Pour m'excuser du dérangement. »
Tandis que la serveuse s'éloignait à la hâte à travers la foule, une silhouette encapuchonnée s’approcha de la table pour prendre sa place.
« Pour une matriarche du sang, on peut dire que vous savez attirer l'attention », dit l'inconnue non sans une pointe d'amusement.
« Je suis peut-être une matriarche, mais je suis d'abord klingonne, répondit-elle. Et je ne peux tolérer qu'un
qoH pose ses sales pattes sur moi. »
« Pour sa défense, vous êtes sur Nimbus III, dit l'inconnue. Rares sont ceux qui prennent la peine de se laver, même pour faire honneur à de jolies Klingonnes. »
« Je peux donc m'estimer heureuse de pouvoir quitter cette misérable boule de sable et de crasse quand je le désire, rétorqua J'Ula. Tu peux déguerpir, pouilleuse, à moins que tu ne veuilles aussi goûter de ma lame. »
« Oh, je pense qu'au contraire, vous désirez que je reste pour écouter ce que j'ai à vous dire », entonna l'inconnue en dévoilant son crâne chauve et couvert de cicatrices sous sa capuche. Je suis Adet’pa, la sorcière de Nimbus III… et fille de l'honorable maison de Mo'Kai. J'ai entendu votre appel aux armes, matriarche. »
« qavan, Adet’pa, sœur du sang. Vous apportez honneur à votre maison et à moi-même, répondit J'Ula. Trinquez avec nous. Nous avons beaucoup à nous dire, vous et moi. »
« En effet, dit Adet’pa. Nos ennemis pensent que la maison de Mo'Kai est morte. Mais cela a été à notre avantage. Et nous a offert une certaine liberté... »
« La liberté de se déplacer sans entrave, dit Ketris, récitant les paroles enseignées aux enfants de la maison de Mo’kai. D'entendre clairement et de voir sans œillères... »
« De préparer notre coup et de le porter », ajouta J'Ula.
« Oui, répondit la sorcière de Nimbus III
Mo’kai maH. »
« taHjaj ! » clamèrent les femmes à l'unisson.
Paul Reed
Content Writer
Star Trek Online
Source :
[PC] « L’ascension »